Pourquoi augmenter la taille des incinétateurs ;
alors que nous devons tous réduire nos déchets ménagers et industriels ?
Alors que nous devons tous réduire les gaz à effet de serre ?
Combien ces investissements coûteront en fonctionnement aux habitants ? Coût/an/hab ?
Alors qu’on ne pourra pas adapter leur fonctionnement à la quantité de déchets à incinérer si celle-ci diminue et c’est bien l’objectif ?
Alors qu’il faudrait financer plus largement la réduction des déchets , plus compliqué à mettre en oeuvre mais moins coûteux qu’un incinérateur ? Avec la collecte porte à porte pour les biodéchets, développer la vente en vrac la réglementation sur Les emballages, la réparation…

Nous vous remercions pour votre participation. Vous trouverez ci-contre les réponses à vos questions? 

Réponse :

Pourquoi augmenter la taille des incinérateurs ?

Le SMPRB et DEWEN proposent un projet d’évolution de l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) de Taden dimensionné pour répondre aux besoins du territoire projetés sur les prochaines années, intégrant l’augmentation de la population, l’évolution de la typologie des déchets, les évolutions réglementaires pour réduire les volumes avec le tri à la source des biodéchets…. Le projet permet aussi de répondre aux engagements pris à travers des accords publics-publics (coopération et solidarité territoriale) passés avec les syndicats de KERVAL Centre Armor, SMICTOM Centre Ouest et S3T’ec.

Ces syndicats sont à la fois confronté à l’augmentation de la quantité à traiter induite par la croissance régulière de la population (près de 1% par an sur le territoire du fait de sa forte attractivité) et à l’évolution technique et/ou règlementaire de leurs outils de traitement : ils deviennent obsolètes ou bien les filières sont condamnées à fermer (TMB). L’ensemble de ces composantes ont conduit au choix d’un dimensionnement de l’UVE de Taden à 150 000t/an.

 Pour en savoir plus sur les opportunités du projet et la coopération territoriale, rendez-vous p. 24 et p.28 du dossier de concertation disponible en ligne : https ://concertation-uve-taden.fr/wp-content/uploads/2023/12/TADEN-UNITE-DE-VALORISATION-ENERGETIQUE-DU-SMPRB-Dossier-de-concertation-WEB-1.pdf

 Alors que nous devons tous réduire les gaz à effet de serre ?

Le projet s’inscrit dans une dynamique de décarbonation du territoire et de sobriété énergétique. En effet, la chaleur issue des UVE est une véritable alternative à l’utilisation des énergies fossiles sur le territoire.

De plus, le projet d’évolution de l’UVE de Taden vise à améliorer les performances énergétiques et environnementales de l’installation. L’énergie produite lors du traitement des déchets par combustion sera multipliée par 2.4 par rapport à la production actuelle. Le projet permet de faire du déchet une source d’énergie de récupération.

Dans ce modèle, les déchets ne sont donc plus vus uniquement comme un problème à solutionner, mais comme une nouvelle ressource. Leur recyclage et leur valorisation sont des leviers importants de la transition énergétique et écologique. En effet, ils permettent de produire de nouvelles matières, de l’électricité ou de la chaleur, tout en préservant les ressources naturelles et en limitant le recours aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.

À terme, le SMPRB et Dinan Agglomération étudient la faisabilité de créer un Réseau de Chaleur Urbain (RCU) raccordé à l’UVE. La production de chaleur par l’UVE, fixée à 24 GWh/an, pourrait correspondre à l’équivalent de la consommation de 2 000 à 2 300 logements et à l’évitement d’environ 5 300 tonnes de CO2 par an.

Combien ces investissements coûteront en fonctionnement aux habitants ? Coût/an/hab. ?

L’objectif du projet repose sur une maîtrise du coût de traitement des déchets pour les 20 prochaines années, malgré l’investissement de 125 M€. C’est le défi auquel le syndicat doit faire face. Le traitement des déchets est refacturé aux adhérents du syndicat, qui refacturent ensuite les habitants via le prélèvement de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) pour ceux qui sont en taxe, la redevance d’enlèvement des ordures ménagères pour ceux qui ont une redevance.

Aujourd’hui, sur une facture de déchets payées par les habitants, le traitement représente environ 50 % du coût (le reste concerne la collecte la prévention…). Cela veut dire qu’avec l’évolution de cet outil, le syndicat a une responsabilité particulière économique, au-delà de la responsabilité environnementale, pour les factures déchets de chaque habitant du territoire. Avec le choix du projet porté par DEWEN et du modèle de Délégation de Service Public (DSP), le syndicat permet d’assurer une maîtrise des coûts de traitement pour les habitants in fine.

Au-delà du projet de modernisation de l’UVE, ce qui pourrait faire évoluer la facture déchets des habitants est l’évolution de la fiscalité liée via l’augmentation possible de la TGAP. Cependant, la trajectoire d’évolution de cette taxe n’est aujourd’hui pas connue pour les 20 prochaines années.

Alors qu’on ne pourra pas adapter leur fonctionnement à la quantité de déchets à incinérer si celle-ci diminue et c’est bien l’objectif ?

Si les 150 000 tonnes ne sont pas atteintes à long terme, que se passe-t-il ? D’abord, dans le prévisionnel, si cela doit arriver, cela n’arrivera pas sur les premières années. Le SMPRB a une vision assez claire de la trajectoire de production de déchets sur les 10 prochaines années (intégrant évolution de la population, tri à la source, fermeture d’unité de traitement obsolète…).

Ensuite, il est prévu au contrat un écart possible sur les tonnages traités de 15 % avec le délégataire. C’est-à-dire qu’en cas de variation de +10/-15% des tonnages, il ne se passera rien pour le fonctionnement de l’UVE, le délégataire ne sera pas en droit de demander d’indemnités et l’UVE fonctionnera classiquement. Cependant elle produira moins d’énergie.

Pour finir, le territoire souhaite se doter d’une UVE qui aura une durée de vie de 20 ans avec cette capacité de 150 000 t/an, avec une visibilité assez claire sur les volumes compte tenu du contexte régional (fermeture d’unité obsolète, réduction significative des capacités de stockage sur la Région et arrêt des exports de déchets stockés hors Région en Pays de la Loire et en Normandie).

Nous pourrons nous reposer la question dans une quinzaine d’années de la suite de l’UVE. Vu qu’une ligne sur les deux va être totalement neuve, celle de 14 tonnes/heure, elle peut en condition normale d’utilisation, vivre 40 ans. La ligne de 7 t/h qui sera rénovée, dans 20 ans, ne fonctionnera plus et on se posera alors la question de la conserver ou non. Dans l’affirmative, il faudra en refaire une neuve. On peut aussi imaginer que les tonnages ayant baissé, nous n’aurons plus besoin de cette ligne de 7 t/h, donc nous pourrons la supprimer. Ou au contraire, nous devrons faire face à un afflux de déchets parce que d’autres unités de traitement ailleurs en Bretagne auront fermé.

 

Alors qu’il faudrait financer plus largement la réduction des déchets, plus compliqué à mettre en œuvre mais moins coûteux qu’un incinérateur ? Avec la collecte porte à porte pour les biodéchets, développer la vente en vrac la réglementation sur Les emballages, la réparation…

Ce projet repose aussi sur des ambitions fortes en matière de performances environnementales (limitation de la consommation d’eau, passage au traitement sec des fumées …) et énergétiques (valorisation des déchets à hauteur de 99 GWh/an injectés dans le réseau.

Le projet d’évolution de l’UVE de Taden n’est pas incompatible avec des politiques locales de prévention et de réduction des déchets, au contraire. Il est complémentaire des stratégies et des actions locales, propres à chaque territoire des adhérents, visant à limiter la production des déchets en favorisant le réemploi, la réduction des déchets à la source et en limitant le gaspillage.

Mais la prévention et les politiques de réduction de la production de déchets ne valent que si les usagers s’emparent, en qualité d’acteur, de la thématique et participent concrètement aux dispositifs mis en place pour infléchir la tendance haussière. Pour l’heure, les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des objectifs définis à l’échelle locale comme nationale :  les efforts de la population en la matière restent largement insuffisants.

 Pour plus d’information, rendez-vous sur les sites des 5 adhérents du SMPRB : 

Communauté de Communes de la Côte d’Émeraude : Onglet « Environnement » 

Saint-Malo Agglomération : Onglet « Vie quotidienne » 

Communauté de Communes du Pays de Dol et de la Baie du Mont Saint-Michel : Onglet « Préserver l’environnement » 

Dinan Agglomération : Onglet « Environnement et développement durable »

SMICTOM Valcobreizh : Onglet « Je réduis mes déchets »